Cet ouvrage est une contribution à la délicate question de la différenciation et des identités sexuelles. Il réunit des auteurs venus d'horizons différents - endocrinologues, psychiatres, psychanalystes, sociologues, anthropologues, critiques littéraires. Face à l'ampleur des champs concernés et la diversité des problématiques liées à l'hermaphrodisme, l'androgynie, les troubles de l'identité sexuelle et du genre, ils ont fait le choix de la transdisciplinarité.
Au-delà des réponses que peut apporter la médecine, les auteurs explorent la façon dont ces problématiques s'inscrivent désormais dans la société. Comment les civilisations précédentes se sont-elles représenté ces anomalies sexuelles ? Quel regard l'art et la littérature portent-ils sur ces questions ? Quelles sont les interactions entre identité sexuelle et identité sociale liée à la définition du genre ? Au-delà du sexe anatomique, que se passe-t-il dans l'intériorité physique et psychique ?
Entre anatomie et psychisme, entre vie singulière et vie sociale, entre identité sexuelle et identité de genre, cette approche pionnière fait de Différenciation sexuelle et identités un ouvrage novateur à l'usage de tous.
Quelle drôle de lecture me direz-vous ? Et bien, c'est un sujet (je parle bien ici de malformation du développement physique de l'organe sexuel et non de la théorie du genre très à la mode en ce moment et c'est bien ici le premier sujet qui est concerné) qui m’intéresse depuis que ma mère, auxiliaire de puériculture en chirurgie pédiatrique m'a parlé d'un bébé né "hermaphrodite" et dont elle a suivi à fil des ans les évolutions physiques dues aux différentes interventions chirurgicales et les évolutions psychiques qui s'en sont suivies.
Il s'agit ici d'un recueil d'articles parus dans différentes revues scientifiques, médicales ou psychologiques, voire artistiques sur un même sujet. Et comme l'on pourrait s'y attendre dans un tel ouvrage, la qualité des articles est assez hétéroclite à mon goût. La partie introductive constituée d'un extrait de roman et d'une dissertation sur la façon de "nommer" au fil des époques les "victimes" de ces malformations constitue un très bonne entrée en matière. La partie scientifique qui suit est très bien écrite et à la portée de tous sans être outre-mesure vulgarisée et c'est la partie qui m’intéressait justement le plus au départ dans cet ouvrage et j'estime qu'elle a très bien su répondre à mes questionnements. Le fait que ce soit un recueil inclut malheureusement de nombreuses répétitions notamment concernant les exemples et témoignages utilisés pour appuyer les propos et c'est bien dommage. La deuxième partie, beaucoup plus culturelle, psychologique m'a semblé ne faire que survoler le sujet sans vraiment apporter d'éléments concrets à la réflexion globale. Seule la partie "littérature jeunesse" m'a apporté des idées pour aborder peut-être cette question épineuse en classe. Sinon comment peut-on parler des photographies de Nadar en 1860 sans les montrer et la dernière partie du livre sur le tableau de Louis Cretey me semble ici vraiment hors de propos, malheureusement, mal expliqué avec une qualité d'image (la seule image du livre pour la partie culturelle) très médiocre et complétement hors sujet. Dommage.
Un avis donc mitigé pour ce recueil avec une très bonne première partie (clinique) mais une deuxième partie (art & littérature) très mal traitée.
Merci à Babelio et aux Editions In Press pour m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de la masse critique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire